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vincent au pays continent
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7 décembre 2013

Le travail c'est la santé

Noosa, c'est pas mal. Noosa sans argent ca l'est moins. Alors 3 jours après avoir écrit mon dernier message, j'ai décidé de partir faire du fruit picking, avec la complicité d'un ami que nous nommerons Alex pour préserver son anonymat. Alexis Durand possède un van, ce qui est un plus pour aller chercher du travail directement dans les fermes. Après 2h pour dire au revoir à tout le monde et charger le van de nos nombreuses affaires accumulées sans mettre le bazar dès le départ, nous partons pour l'aventure, en espèrant que nos maigres économies restantes ne se tariront pas trop rapidement.

Nous décidons de prendre la direction du nord, à savoir Bundaberg, ville très réputée pour ses nombreuses fermes et ses nombreux working hostels ( auberges des jeunesses qui font travailler les backpackers, moyennant finance, malgré parfois une attente longue pour être pris). Arrivé sur place, nous nous apercevons que tout est complet jusqu'à Noël, mais qu'il y a de grandes chances de trouver du travail dans les terres, à une centaine de kilomètre de là. Ayant une confiance aveugle en la dame du centre d'information, nous nous y rendons, plein d'espoir, en traversant monts et vallées, forêts et plaines, routes non bitumées et gros camions roulant bien plus vite que nous. Sur place, la désillusion est grande, il n'y a pas de travail. Nous rencontrons des francais qui sont installés là depuis 2 semaines qui ont payé 100 dollars (75 eur) pour avoir du travail, mais en fait non. Ils sont en fait passés par un contracteur (le mot anglais est contractor (comme un dinosaure ou un personnage de manga), je ne sais pas si le nom francais existe), qui les fera travailler. Ou pas. Ne voulant pas perdre notre temps nous repartons illico au nord, direction la mer, à côté de Rockhampton. J'ai oublié de le dire, mais dans les terres, nous étions à Munduberra, capitale des agrumes (les citrus comme ils disent ici). 2 copines nous attendent là bas (coucou les filles) en mode couchsurfing, vue sur la mer à Yeppoon. C'est ici le début de la grande barrière de corail, donc fini le surf pour ma part. Nous passons 2 jours à ne pas faire grand chose et chercher un peu de travail sans trop d'espoir, malgré la complicité de l'australienne hébergeuse des filles qui connaissait beaucoup de monde dans le coin. Elle nous explique que la saison des ananas et des bananes bat son plein au nord, dans la région de Townsville. Ayant une confiance aveugle en elle (décidément!) nous nous y dirigeons.

Au bout de trois jours, après avoir écumé toutes les fermes (la plupart de mangues) des villes se trouvant sur le chemin et après avoir traversé de nombreux champs de canne à sucre et dépensé encore moultes dollars en essence et nourriture, nous trouvons, oh, chance une ferme qui veut bien de nous. Chouette. Une ferme de mangues, où les fruits sont cueillis, triés, et envoyés directement dans les grandes villes. On va pouvoir enfin se renflouer, ou du moins ne pas finir sous les ponts.

Nous passerons 9 jours de suite, à travailler en moyenne 9h par jour, pour gagner un peu moins de 100 dollars par jours (plus 50 par jour à récupérer plus tard (taxes) La paye est fixe et dépend du nombre de casiers que l'on remplit. En gros si l'on travaille 10h par jour sans s'arrêter et à toute vitesse, il est possible d'accumuler un petit pécule. Seulement voilà, il fait assez chaud (dans les 30 degrés), parfois très humide, la tâche est très répétitive, très usante et même mauvaise pour la santé. Il faut couper les mangues situées dans l'arbre (logique) de 1 à 4m de hauteur, à l'aide d'une grande perche-pince, puis délicatement la déposer dans le casier. Ca fait mal aux bras, au dos, au cou, au doigts (à force de pincer, dépincer,), et le jus acide que libèrent les mangues quand nous les coupons (jus que nous nommerons ici "sap" pour des raisons de non traduction) occasionne de grosses brûlures si il n'est pas rincé à l'eau claire immédiatement. En outre, ce "sap" permet au cueilleur qui en est allergique de devenir une véritable calculatrice, et ce, de la tête au pied, et pour plusieurs semaines. Alex et moi ne ferons pas partis de ces mathématiciens, et seul moi repartirai avec quelques petites brûlures superficielles (pris par la frénésie de la cueillette, j'en ai oublié de regarder si j'en recevais ou pas). Bref, le champ de mangue étant totalement cueilli (nous avons ramassé un peu plus de 40 000 mangues à 2!), nous partons vers de nouveaux horizons. Au nord, pour changer.

Le climat ne change pas, humide un jour sur 2, chaud tous les jours, de temps en temps des grosses pluies (appellées showers, ici!) qui ne durent guère longtemps, et des paysages toujours aussi sublimes, qui commencent à ressembler à la jungle que l'on peut voir dans les documentaires. Une seule journée de repos au bord de la mer, avec nos amis les moustiques, et les méduses potentiellement mortelles (heureusement des filets de protections sont présent, car il serait fort dommage de ne pas profiter de la mer et de ses 29 degrés).

3 jours de recherches de travail directement dans les fermes, de Townsville à Cairns (en passant par Ingham, Innisfail et Tully, connus pour leurs bananes et leur canne à sucre), et toujours la même chose: complets jusqu'à Noël. Donc nous posons nos valises (enfin notre van) à Cairns, capitale du Nord Queensland et du tourisme sub aquatique, bien décidés à trouver quelque chose à faire ici. Et encore bien appeurés quand à la perspective de devoir passer encore des jours et des jours à répeter inlassablement "we're looking for a job".

Mais l'Australie, c'est aussi des opportunités, des rencontres et des coups de chances. Premier matin, au petit déjeuner, nous rencontrons un asiatique que nous nommerons Doum parceque c'est son prénom, en train de ramasser des déchets par terre de facon bénévole et qui veut nous aider en nous donnant un numéro de téléphone d'une personne qui recrute des cueilleurs de fruits à une heure de route d'ici, dans les terres, à Mareeba. N'ayant cette fois ci plus de confiance aveugle en les gens, j'appelle, et tombe sur un autre asiatique qui nous dit de venir pour que l'on se rencontre, et le lendemain nous travaillerons, pour 15 dollars de l'heure, ce qui n'est pas énorme, mais toujours bon à prendre. Etant des personnes curieuses et n'ayant rien à perdre, nous nous y rendons, sachant que si c'est un mauvais plan, nous serons là bas dans un secteur très riche en mangues, café et autres fruits à cueillir, et avec les fermes qui vont avec. Nous rencontrons le chef en question, qui nous dit de prendre une place dans un camping et le rappeler. Une fois chose faite, il nous promet du travail pour le lendemain, et que quelqu'un passera nous prendre à 6h du matin au camping. Effectivement, à 6h du matin, on vient nous prendre. Un mini bus, rempli d'asiatiques (que je croyais être des chinois, mais qui s'averèrent être des taïwanais et malaisiens) qui nous amène au fin fond de la campagne. Nous avons tous simplement (comme nous le suspections), été embauché dans un petit réseau asiatique. Rien n'est déclaré, mais le fermier donne notre paye au chef, qui se prend une marge, et qui nous redonne en cash, soit 15 dollars de l'heure. Une expèrience assez originale, et intéressante à la fois.

Je travaille donc depuis trois jours de facon très intensive (9h par jours environ)  dans la cueillette des citrons, moins fatiguant que les mangues, très odorant donc plaisant mais très piquant (les citronniers sont pleins d'épines ayeayeaye). Les 8 asiatiques avec nous sont vraiment sympas même si seulement un seul d'entre eux sait parler anglais, et le fermier également (il nous héberge avec Alex gratuitement dans les logements réservés aux travailleurs de la ferme). Nous changerons de ferme dans 2 jours, donc je ne sais pas où je serais, ni quel sera le fruit que je cueillerais, mais ce que je sais, c'est que l'aventure, c'est aussi ca.

La suite dans un prochain épisode, un coucou à tous le monde, et particulièrement à ceux qui auront tout lu. Promis, pour le prochain je n'attendrais pas aussi longtemps. Vous pouvez avoir une confiance aveugle...

 

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Commentaires
S
ça fait tjs plaisir de lire tes aventures mon Vince! <br /> <br /> si le travail c'est la santé, alors tu dois être en grande forme!<br /> <br /> keep going mon lapin et bon courage!<br /> <br /> lov'
R
Je n'apprécie ni les moustiques, ni les méduses mortelles, ni les mangues qui brûlent, ni les citronniers qui piquent.<br /> <br /> Pour les prochaines vacances, je vais consulter l'office du tourisme du Poitou, c'est plus sûr.<br /> <br /> Pour l'aventure, en revanche, tu as manifestement bien fait de choisir l'Australie. Bon courage pour la suite et, surtout, continue à bien te reposer !
B
J'ai hâte de lire le prochain épisode! Excellent! une petite pensée aux Chinois ;) <br /> <br /> Bisous Vincent, amuses toi bien!! et courage pour la cueillette!
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